La vie d’expat à Hong Kong – Lenny, photographe & comédien

« In the end, everything is a gag… » Je l’aime cette phrase. Cette phrase qui représente le mec qui se cache derrière l’interview d’aujourd’hui. Celle de Lenny, le photographe hyperactif d’Hong Kong.

Partout et toujours il est. Sociable et populaire il est. Talentueux et ambitieux il est. En public, physiquement, virtuellement. Sur Twitter, sur la scène, en congrès.

Mais derrière sa petite notoriété se cache aussi un homme compréhensif, à l’écoute et incroyablement gentil. Bon il n’est pas mal non plus, faut le dire 😉 Bref, je suis ravie de recevoir aujourd’hui celui qui était là bien avant la vague d’expats, celui qui bat un petit record de retweets et celui dont on va se souvenir… Welcome Lenny ! 😉

Qui es-tu ?

Je suis très franco-français finalement… Ingénieur travaillant chez Véolia depuis bientôt 10 ans dont 9 ans en Asie, je suis aussi photographe à mes heures perdues via ma société Dragon Eye Photography (pour beaucoup de clients français) ainsi qu’acteur au sein de la troupe Hong Kong Theater Association, où nous jouons en français, et cofondateur du Fonds Associatif de Solidarité qui a pour but de d’aider de façon ponctuelle les citoyens français dans le besoin à Hong Kong.

Au niveau intégration locale, on a vu mieux !

Bon… moi qui te connais un peu, je peux le dire : tu es un mec hyperactif ! 🙂 Peux-tu nous parler de ta philosophie de vie ? 

On peut voir ça comme ça 🙂 J’ai du mal à n’avoir qu’un seul centre d’intérêt donc l’équilibre vie professionnelle et vie privée me semble crucial. J’ai un boulot très intéressant mais il ne me suffit pas en soi, le théâtre que je pratique depuis 2008 dans la troupe d’Emilie Guillot est un véritable défouloir et il n’y a qu’à nous voir à la fin d’une répétition ou en coulisse d’un spectacle. Donc c’est à la fois un sport et une activité artistique. Nous venons juste de terminer le tournage d’un film qui sera présenté au French May cette année avec cette même troupe, comment dire non à ce genre de choses !?

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Et puis la photo reste une passion depuis longtemps, mon père était lui-même photographe étant jeune, je m’y suis mis juste après le 11 septembre 2001 même s’il n’y avait pas de lien direct avec cette actualité. Hong Kong est photogénique mais aussi tous les paysages que j’ai la chance de pouvoir voir lors de mes voyages… Vu que le matériel coûte très cher, l’idée de départ était simplement de « faire bosser » mon matériel photo pour qu’il se paie lui-même. J’ai démarré l’activité photo comme prétexte pour me payer un super appareil et le dernier iMac en fait.

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Enfin, les causes associatives me tiennent à coeur, je suis rentré dans le bureau de l’Union des Français de l’Etranger en 2008 car cela me rappelait mes années de président de BDE d’école : organiser des évènements, chercher des sponsors, plus généralement « rendre » un peu de cet accueil que j’avais eu en arrivant à Hong Kong en étant moi-même celui qui accueille.

En 2013 j’ai décidé de quitter ce bureau pour faire place à du sang neuf et me consacrer à d’autres choses. Dans cette même idée de solidarité, je suis fier d’être membre fondateur du Fonds Associatif de Solidarité, qui est maintenant présidé par Paul Milon, un autre acteur de notre troupe de théâtre. Nous aidons régulièrement des gens qui en ont vraiment besoin et cela me parait important de ne pas s’adresser qu’à la communauté expats/banquiers/luxe de Stanley car il y a beaucoup de français ici qui vivent dans des conditions pas évidentes et tout le monde ne le sait pas.

Bref à Hong Kong qui est finalement une petite ville avec tant de choses qui s’y passent, tu peux faire tout ça et puis j’ai souvent du mal à dire non quand on me propose quelque chose de nouveau. Et enfin, je n’ai pas d’enfants, ce sera certainement différent quand j’en aurai !

As-tu une devise préférée ?

“In the end, everything is a gag” de Charlie Chaplin. Parce qu’au final en prenant un peu de recul, il n’y a pas grand chose de véritablement important…

Quel est ton coup de cœur du moment ?

Comme signe de l’expansion de la communauté française à Hong Kong (même si nous ne sommes « que » 18 000, encore très loin des anglais, canadiens, etc.), un nouveau gonzo-journal français vient de naître sous l’impulsion de Matthieu Motte. Il s’appelle « Sauvés par le Kong » et j’ai le plaisir d’y participer via certaines de mes photos, le 4ème de couv’ pour ce numéro 0 qui vient de sortir et sera imprimé à 500 exemplaires.

Pour toi, Hong Kong rime avec…

Cocon : on n’a jamais vraiment l’impression d’être dans la  « vraie » vie ici mais certains y sont tout de même depuis 25 ans… Ici pour quelqu’un qui a un boulot tout est facile, rapide, efficace, sûr, à portée de main. C’est un environnement à part ultra protégé qui est en même temps une jungle en soi mais une jungle avec bouée de sauvetage, téléphone d’urgence et un hôpital juste à côté.

Où te sens-tu le mieux à Hong Kong ?

Le quartier de Sheung Wan, j’y ai eu mon premier appartement ici sur Possession Street et je ne m’en suis jamais trop éloigné. Je travaille à côté, vis maintenant juste au dessus à Mid-Levels et y fais toutes les répétitions de théâtre. Ça sent souvent le poisson séché mais on s’y fait 😉 !

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Quel est lieu qui représente Hong Kong pour toi ?

La fameuse skyline de Hong Kong, que ce soit vu du Peak ou depuis l’Avenue of the Stars, même après 9 ans on ne s’en lasse toujours pas.

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Quel est le meilleur moment d’une journée ?

19h, sortie du bureau, il fait déjà nuit mais encore très chaud et la soirée ne fait que commencer que ce soit pour aller faire des photos, répéter une pièce de théâtre ou tout simplement boire des verres avec des amis sur une des – rares – terrasses de Hong Kong.

Le parfum de Hong Kong ?

Haha le poisson séché justement ! Et puis cette odeur de chaleur moite qu’on retrouve très souvent ici, difficilement descriptible.

Comment as-tu choisi Hong Kong pour vivre ?

Cela a été tout simplement une opportunité professionnelle avec un V.I.E. pour Véolia qui m’a amené à Zhuhai dans le Guangdong puis à Hong Kong. Je ne peux pas dire que cela a été un choix délibéré au départ, je suis arrivé le 7 mai 2006 sans avoir aucune idée de ce qu’il m’attendait ni une attirance particulière pour la Chine à ce moment là.

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Il y a un 9 ans Hong Kong c’était…

La même ville bouillonnante très étrange et intimidante au début, avec bien moins d’étrangers (environ 5000-6000 français tout de même à l’époque) et la promesse d’un début de carrière atypique. Bon, vu le nombre de français faisant cela maintenant ce n’est plus vraiment atypique…

Et maintenant c’est…

My home, tout y est familier et c’est une fourmilière attachante, bruyante et odorante qui change en permanence sans vraiment changer de l’extérieur. Mais une chose a vraiment changé je pense depuis la révolution des parapluies de Septembre 2014, c’est qu’une véritable conscience politique y est née ou en tout cas s’y est manifestée publiquement pour la première fois. Le conflit s’est essoufflé mais rien n’arrête une idée dont le temps est venu donc il faut laisser cette idée germer chez les hongkongais et voir ce qu’ils en feront en 2017 lors de la première expression du suffrage universel puis lors du prochain changement de président à Pékin qui sont pour moi les deux dates clefs à suivre dans le futur concernant l’avenir de Hong Kong.

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Ton état d’esprit est-il resté le même ?

Non ce serait impossible. Je suis maintenant résident permanent à Hong Kong et je pense que je le resterai à vie en revenant tous les 3 ans si je la quitte. Donc j’ai un attachement que je n’avais pas en arrivant et des tranches de vie importantes. Pour autant j’ai toujours gardé une distance vis-à-vis de cette ville qui est chez moi mais où je ne suis pas « chez moi » . Je ne parle pas cantonais, je vis à l’occidentale et je sais que je partirai un jour.

Si tu devais quitter Hong Kong, tu serais…

Triste bien sûr vu que c’est chez moi mais maintenant je pense m’en sentir prêt si l’occasion se présente, je l’ai suffisamment explorée donc je pourrais aussi bien partir ou rester 20 ans de plus.

La France te manque pour…

Les ambiances de rue, les sons, les odeurs. Et puis la famille et les amis que j’y ai mais c’est vrai que j’ai la chance de pouvoir rentrer assez régulièrement en France.

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Ton repère secret… pour manger ?

La référence pour moi, même si j’y vais moins maintenant, c’est le Pastis puisque c’était tout simplement le tout premier restaurant français « abordable » quand il a ouvert en 2009, il existait déjà des restaurants gastronomiques mais rien à ma connaissance qui s’adresse à monsieur tout-le-monde. Voir arriver Olivier et Jérôme avec ce concept finalement tout simple d’une brasserie/bar, c’était une oasis pour tous les frenchies à HK. C’est difficile à imaginer maintenant qu’il y a tant d’établissements français qu’ils étaient bien les seuls à l’époque.

le-pastis-hong-kong Et dans une touche plus locale, les innombrables petits restos de Sheung Wan et Soho qui vont du cantonais au malaisien en passant par le sacro-saint japonais et coréen.

…pour l’apéro ?

Le Tambour sans hésiter, sur Peel Street. On y est toujours bien reçu par Sam et c’est souvent là qu’on se retrouve entre amis pour un apéro ! Mais aussi le Fu Lu Shou, jolie terrasse planquée en face du FAB pour laquelle il faut demander un code d’accès à un vieux bâtiment et qui sert en plus des snacks chinois plutôt bons. fu-lu-shou … pour shopper ?

Certainement M. Chatté à Sheung Wan où je passe régulièrement acheter des sandwichs et autres produits français depuis que Marie-Christine et Jean-Yves ont ouvert en 2008. C’est un incontournable pour tout français qui habite ici. monsieur-chatte-hong-kong En ce qui concerne la mode je dirais probablement les environs de Tai Ping Shan Street à Sheung Wan (on y revient !) qui a des boutiques indépendantes/hipsters pas mal. Mais je n’ai jamais considéré Hong Kong comme un endroit intéressant pour le shopping paradoxalement à ce qui se dit parmi les chinois. Pour moi Hong Kong est une ville de marques de luxe sur-tarifées mais pas une ville de mode qui a du style ou une vraie créativité, c’est d’ailleurs un de ses principaux défauts. Mais Hong Kong sait évoluer vite donc d’ici 10-15 ans ce sera peut être une plateforme asiatique de la mode comparable à Tokyo.

… pour danser ?

Mmmm je ne danse pas trop… Alors je vais dire sous la pluie dans l’amphithéâtre de Lok Hing Lane lors d’un Botellón ! botellon-hongkong Pour toi, le métro à Hong Kong, c’est…

MA nouvelle station de Sai Ying Pun où pour sortir sur Bonham Road, des employés en costume te montre comment rentrer dans l’ascenseur et appuient pour toi sur le bouton. Only in Hong Kong…

Ton tube de l’année à Hong Kong ?

Sans aucun doute le tube de dentifrice Darlie Double Action Enamel Protect, un must-have ici 😉 ! dentifrice-hk

Merci beaucoup Lenny 🙂

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